Trucks

En route pour la Mongolie

Ivan Witdouck, de la société S&I Trans de Zeebruges, a acheminé personnellement le Volvo FH16 de Julien Engels en Mongolie, où une deuxième vie attend le camion. Il a traversé la Russie avec une cargaison de chewing-gums.
En route pour la Mongolie
Des distances énormes

C’était le plus grand rêve d’Ivan Witdouck : effectuer un trajet aventurier en camion. Il avait déjà vendu lui-même un de ses véhicules Volvo en Mongolie l’an dernier ; cette fois-ci, ce fut au tour du Volvo FH16 580 ch Euro 4 de 2009 de Julien Engels. Avec 1 380 000 km au compteur, ce camion peut certainement encore parcourir 1 000 000 km en Mongolie lointaine.

Pourquoi la Mongolie ? Ivan Witdouck explique : « Par le biais de connaissances, j’ai été en contact il y a quelques années avec un acheteur en Mongolie. Les camions Volvo y sont manifestement très prisés et l’on roule encore sans AdBlue. Lorsque le moment fut venu de vendre mon propre véhicule Volvo, je les ai contactés et la vente s'est très vite bouclée. Sur mes recommandations, Julien Engels leur a maintenant aussi vendu son dernier camion Volvo. »

Sur ce, il fallait acheminer le camion vers Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Ce n’est bien sûr pas la porte à côté. « Je rêvais depuis des années de faire un trajet vraiment lointain. Ici, je roule principalement vers l’Angleterre et les Pays-Bas. Ce fut donc un véritable défi. Afin de joindre l’utile à l’agréable, je suis parti à la recherche d’une cargaison que je pourrais livrer en Mongolie. Et c’est devenu une cargaison de chewing-gums. »

Un voyage impressionnant

Le voyage a duré 17 jours au total. « Je suis parti le 15 février 2019 de Bruges. J’ai d’abord récupéré une semi-remorque frigorifique à Rotterdam et avec cette combinaison, j’ai fait la traversée Lübeck – Finlande en ferry. Il ne restait alors plus que quelques heures de route jusqu’à la frontière russe. Le passage de frontière pour entrer de la Finlande à la Russie fut relativement rapide et au bout de quelques heures, j’étais déjà à Saint-Pétersbourg pour récupérer la cargaison de chewing-gums.

« Il m’a en revanche fallu 3 jours pour rassembler tous les papiers nécessaires pour la cargaison à Saint-Pétersbourg, mais j’ai fini par pouvoir partir en direction de la Mongolie. C’était un trajet magnifique, à travers la Sibérie. Les paysages étaient splendides et les routes en bien meilleur état que ce à quoi je m’attendais. Finalement, 14 jours après mon départ, je suis arrivé à la frontière séparant la Russie et la Mongolie. Nous étions entre-temps vendredi soir, et à ma grande surprise, il s’est avéré que le portail à la frontière Russie – Mongolie fermait le soir et ne rouvrait que le matin. J’ai heureusement reçu l’aide du client à la frontière avec la Mongolie, mais il m’a encore fallu 3 jours pour pouvoir entrer dans le pays. Il ne restait que 350 km jusqu’à Oulan-Bator, mais sur des routes en très mauvais état. Là-bas, j’ai d’abord livré la cargaison, et j’ai repris la route jusqu’au nouvel emplacement du camion. J’espère que le nouveau propriétaire aura autant de plaisir à rouler avec ce Volvo que moi depuis des années », déclare Ivan Witdouck.

8600 km en un seul trajet

« C’était vraiment particulier de couvrir une telle distance. J’ai parcouru 8600 km au total. J’ai vu de magnifiques paysages en chemin. Très diversifiés, avec au début beaucoup de neige et de glace jusque Kazan, puis les montagnes de l’Oural, les steppes et la toundra ont suivi. Il faisait sacrément froid. En Sibérie, il faisait -16 °C en journée et la nuit, la température baissait jusqu’à 27 °C au-dessous de zéro. Lorsque je regardais Google Maps le soir, je n’arrivais parfois tout simplement pas à croire à quel point j’étais loin de la maison. C’est à ce moment-là qu’on se rend compte qu’une longue distance en Russie de 6 à 7000 km a une tout autre signification que chez nous en Europe, où 2000 km jusqu’au sud de l’Espagne, c’est déjà très loin. Par contre, il m’a fallu m’habituer aux différents fuseaux horaires. Au début, j’essayais encore de me calquer sur l’heure belge, mais après 6 fuseaux horaires de chaque fois 1 heure, ce n’était vraiment plus possible.
J’ai vraiment profité de ce trajet, et je rêve déjà d’un prochain périple lointain. Qui sait, ce sera peut-être bien la Chine », conclut Ivan Witdouck.