Trucks
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Le 13 juin 2024, le premier parking de recharge public pour camions électriques de notre pays a ouvert ses portes. Une primeur que l’on doit à Milence, joint venture de plusieurs constructeurs de poids lourds européens, dont Volvo Group Belgium. Pieter Thienpont, Director of Sales and Marketing du Volvo Group, revient plus en détail sur l’article que De Tijd a publié sur l’avenir du transport en camion électrique en Belgique. Il partage son point de vue sur les défis, les opportunités et les mesures concrètes que les entreprises peuvent prendre dans leur passage à l’électrique.
Peu de temps après l’ouverture de la première plaine de recharge sur le parking pour camions Ketenis dans le port d’Anvers, un autre projet similaire fera son apparition à Goordijk, sur l’autre rive de l’Escaut. Une vingtaine d’autres espaces de recharge devraient également voir le jour. Je suis très fier que Volvo ait été parmi les premiers à parler de l’importance de l’électrification des parkings lors des premières discussions avec le Port d’Anvers. En mettant également nos ambitions sur la table, nous avons décidé d’intégrer immédiatement la construction de cette infrastructure pour camions électriques au plan d’action et de chercher un exploitant. C’est finalement sur Milence que le choix s’est porté.
En 2025, nous allons collaborer avec eux pour construire sept bornes de recharge dans l’usine Volvo de Gand. L’hydrogène viendra d’Air Products. Nous projetons également de construire une plaine de recharge dans le port de Bruges. Certains de nos revendeurs, comme Derma Trucks, ont déjà installé des bornes de recharge rapide publiques. Nous voyons des initiatives naître de toute part, notamment grâce aux subsides octroyés par le gouvernement flamand. Nous sommes donc en pleine phase de changement. Chez Volvo Trucks, nous suivons la construction de bornes de recharge de près, via notre Electric Range Simulator (ERS). Cette plateforme permet aux clients de voir la consommation et le temps d’occupation de chaque borne de recharge.
C’est un défi complexe, influencé par de nombreux facteurs : il ne faut pas seulement avoir l’infrastructure requise. Il faut aussi tenir compte des temps de recharge, de la disponibilité d’énergie verte, des limitations de poids… C’est donc surtout une question de volonté : il faut être prêt à voir les possibilités et non les difficultés. Ceux qui oseront regarder au-delà de cette complexité, et qui se mettent au travail dès aujourd’hui, assument leur responsabilité environnementale face aux objectifs fixés par la Commission européenne pour 2025, et se démarquent à terme de la concurrence. Nos clients flamands sont de plus en plus nombreux à réaliser que l’électrique représente l’avenir. Le gouvernement flamand facilite aussi cette transition, puisqu’il est très simple de demander des subsides en ligne. Ceux-ci sont octroyés pour un maximum de deux camions par entreprise. Une manière de répartir les subsides de manière équitable et de les rendre également accessibles aux petits transporteurs.
Il y a deux ans, il n’y en avait aucune. Aujourd’hui, elles poussent comme des champignons ! Au vu de la forte croissance à court terme, cet objectif me paraît tout à fait réalisable. L’optimiste en moi espère même que nous dépasserons ce chiffre d’ici 2027. Il doit y en avoir beaucoup plus.
Nous tentons de faciliter le passage à l’électrique de plusieurs manières. En ayant recours à une technologie de recharge accessible, par exemple. Volvo est la seule marque dont les camions peuvent être rechargés avec une borne de recharge CA de 43 kW notamment, qui peut être fixée au mur. Ce système rend la recharge plus facile et plus accessible. Le temps de recharge est de 12 heures, ce qui est parfait pour une recharge de nuit. Nous essayons également d’informer nos clients de la manière la plus neutre et exhaustive possible sur nos solutions afin d’éliminer les inquiétudes par rapport à cette nouvelle technologie. Volvo propose une large gamme de camions électriques pour répondre de manière très flexible aux différents besoins de ses clients. Nous pouvons par exemple adapter le nombre de batteries pour optimiser la consommation et les coûts.
Nous pouvons également nous appuyer sur une vaste expérience. Quelques milliers de camions électriques Volvo sillonnent les routes d’Europe et affichent des millions de kilomètres à leur compteur. Aucune autre marque ne peut en dire autant. Nous avons l’avantage d’avoir appris de nos maladies infantiles. Nous communiquons également de manière transparente pour répondre aux questions. Et nos représentants internes ne sont pas les seuls à disposer de cette expertise. Notre réseau de service après-vente a également les connaissances et l’expérience nécessaires pour entretenir et réparer les camions électriques.
À terme, l’électrique sera un avantage concurrentiel. En faisant vos premiers pas aujourd’hui, vous disposerez de connaissances et d’une expertise suffisantes lorsque l’électrification sera partout. Mais cela demande un vrai changement de mentalité. Il faut convaincre son personnel : les coordinateurs devront apprendre à planifier autrement, les chauffeurs à rouler autrement… Il sera même peut-être nécessaire de recruter de nouveaux collaborateurs ou de former davantage les équipes existantes.
Mon conseil pour les transporteurs qui hésitent encore ? Commencez petit, mais le plus vite possible. Chaque changement entraîne son lot de défis et de problèmes, mais c’est une expérience enrichissante. No pain, no gain. Certains clients ont commencé avec un camion électrique, un chauffeur, un itinéraire et une borne de recharge, pas plus. Ils peuvent ainsi apprendre progressivement, mais surtout avoir rapidement une longueur d’avance sur leur concurrence, qui, à un certain moment, ne parviendra plus à suivre.
Elles doivent avant tout être suffisamment bien informées. Elles doivent également pouvoir compter sur un partenaire expérimenté, qui tiendra compte de tous les facteurs : le type de véhicule, le type d’itinéraire… tout en évaluant la situation dans son ensemble : l’infrastructure, la gestion de l’énergie… C’est ce rôle que Volvo souhaite jouer. Nous avons récemment lancé notre Business Case Simulator dans le but de simplifier le plus possible le passage à l’électrique. Cet outil réunit toutes les informations de manière claire, dans la langue du client. Il synthétise la complexité de l’électrification en quelques étapes simples. Cela a été un bel exercice pour nous ! (rires) Grâce au Business Case Simulator, chaque client peut déterminer le « degré de préparation » à l’électrique de son organisation. Il recevra ensuite des conseils sur les démarches suivantes, en fonction de ses besoins spécifiques.
Saviez-vous qu’en moyenne, environ 260 km étaient parcourus par jour pour les clients des transporteurs belges ? En théorie, la moitié d’entre eux pourraient donc être électrifiée. Il faut partir du principe que c’est possible. Le Business Case Simulator peut informer le client : quels sont mes avantages aujourd’hui ? Et quels sont les obstacles ? Le client peut ensuite déterminer comment s’y prendre en concertation avec nous et nos partenaires.
Nous les informons avant et nous les accompagnons pendant. Nous cherchons ensemble l’infrastructure de recharge, nous nous occupons de la livraison, nous les conseillons sur les possibilités de financement… Grâce à un large réseau de partenaires, nous sommes également à même d’aider nos clients dans la gestion de l’énergie. Autre avantage, et pas des moindres : nous prévoyons une formation pour les chauffeurs. Aucun camion ne se retrouve sur la route sans que son chauffeur soit formé. Nous proposons également un contrat d’entretien pour la nouvelle technologie intégrée aux camions électriques. Le fait que Volvo donne cette garantie rassure les clients.
Volvo travaille sur trois technologies : l’électrique à batterie, l’hydrogène et les moteurs à combustion traditionnels. En fonction de l’utilisation, l’application sera différente. L’hydrogène sera utile pour le transport lourd ou pour les très longs itinéraires. Mais vu le coût, la disponibilité de l’énergie et le « degré de préparation à la technologie », l’électrique à batterie sera la technologie la plus utilisée à court, moyen, voire à long terme. Surtout dans cette région. Le prix actuel de l’hydrogène est exorbitant. On ne produit toujours pas d’hydrogène vert, bien qu’il aura assurément une place à l’avenir. Tout comme les autres solutions proposées par Volvo, comme le biogaz, le HVO…
Mieux vaut donc agir étape par étape. Vous pouvez très bien combiner le HVO, le biogaz et l’électrique au sein de votre flotte. Nous pensons toutefois que la technologie électrique prendra le dessus, simplement pour son efficacité. Les camions électriques ont l’avantage de permettre de contrôler le coût énergétique si l’on s’y prend bien. Pour les camions diesel, le coût de l’énergie représente 60 % du coût total. Pour les camions électriques, celui-ci peut être quasiment réduit à 0, notamment grâce à des panneaux solaires. Un avantage incroyablement concurrentiel !
C’est pour l’instant difficile. Nous souhaitions proposer un type de leasing, mais le gouvernement n’octroie que des subsides lorsque les camions appartiennent au client. Les camions diesel sont aujourd’hui légèrement plus chers, et les camions électriques un peu plus accessibles. Ils restent toutefois un gros investissement. Nous comprenons donc que cette transition est moins évidente pour les petits transporteurs. J’aimerais tout de même les encourager à penser à long terme. Leurs clients seront également demandeurs dans quelques années. Ils doivent en avoir conscience et, si possible, s’y préparer.
D’ici 2030, c’est-à-dire demain, 35 % de nos camions/volumes devraient être électriques. L’Europe, et donc la Belgique, a un rôle de pionnier à jouer. Notre pays a beaucoup à gagner de l’électrification. Il est très compact, on en fait le tour assez rapidement. Notre géographie est particulièrement plate. Nous n’avons pas de montagnes. Et notre climat est tempéré, ce qui est avantageux pour les batteries des véhicules électriques. Enfin, notre gouvernement croit en la mobilité verte. Nous assistons aujourd’hui à une forte croissance, mais les bases restent insuffisantes. Nous nous attendons d’ailleurs à un manque de sites de production de camions électriques d’ici 2026, lorsque tout le monde se réveillera. Voilà pourquoi nous conseillons aux transporteurs de toute taille de partir du principe que l’électrification est possible. Il existe aujourd’hui très peu de moyens de transport non électrifiables. C’est en voulant voir l’avenir que tout commence.
Passer à l'électrique ? Nos spécialistes sont à votre service
Hugo Seghers
