Réutilisation ou recyclage ?
La question de la seconde vie des batteries fait également l'objet de nombreuses discussions. Vaut-il mieux les réutiliser ou les recycler ? La réutilisation est évidemment positive du point de vue de la durabilité. Les batteries des véhicules électriques conservent 70 à 80 % de leur capacité initiale lorsqu'elles sont retirées. Si la valeur à long terme d'une telle batterie peut être limitée pour le secteur du transport routier, elle peut néanmoins être utilisée dans d'autres contextes. Pour les véhicules, le débit d'énergie est important, tandis que dans certaines applications stationnaires, comme l'alimentation de secours, l'objectif du stockage d'énergie est de garantir la disponibilité locale pour les fonctions critiques de la société. Dans les hôpitaux par exemple, une batterie de seconde vie peut être installée et activée tous les cinq ans. Cela signifie qu'une batterie proche de sa fin de vie peut encore apporter une valeur ajoutée à la société.
De nombreuses sources académiques nous disent qu'il est important de recycler. D'ici 2025, on estime qu'environ trois quarts des batteries électriques usagées seront d'abord réutilisées, puis recyclées pour récupérer des matériaux réutilisables, tels que le lithium, le cobalt et le nickel. Mais c'est lorsque vous décomposez la batterie en éléments séparés que ce débat devient plus sensé. Certains éléments présents dans les batteries des camions électriques peuvent être considérés comme abondants. Cela soulève la question de savoir si le recyclage est vraiment la meilleure option pour l'approvisionnement et s'il est toujours meilleur pour l'environnement. Si le recyclage présente de nombreux avantages évidents, il convient de noter que dans ce débat, des préoccupations commerciales sont également à l'œuvre. Après tout, les entreprises de recyclage veulent que les gens utilisent et paient leurs ressources pour collecter et extraire des matériaux comme le lithium quand et où cela a un sens économique.
La façon dont les batteries des camions électriques sont alimentées est un autre point de discorde dans le débat sur le caractère écologique de l'électromobilité. Et il y a là une raison d'être optimiste, car la baisse du prix des énergies propres signifie que davantage de sources comme l'éolien et le solaire peuvent faire partie du réseau électrique. En Europe, pour la deuxième année consécutive, les énergies renouvelables ont produit plus d'électricité que les combustibles fossiles au cours des premier et deuxième trimestres de 2019. Tandis qu'en Chine et en Inde, une éthique mondiale durable est à l'œuvre, les autorités entreprenant une longue transition de la politique énergétique en s'éloignant des combustibles fossiles.
Un impact relativement modeste
L'impact global de la production actuelle de batteries sur l'environnement peut être considéré comme assez modeste, puisqu'elle est actuellement de 80 à 90 % plus propre que la production de diesel. Et avec les véhicules électriques, le retour sur investissement environnemental est actuellement de moins d'un an pour les véhicules commerciaux. Il s'agit du temps nécessaire pour produire autant d'énergie que celle consommée pendant la production et le fonctionnement du système pendant toute sa durée de vie.
L'argument environnemental en faveur de l'électromobilité est l'un des sujets les plus brûlants dans le secteur du transport routier. Alors que ce débat continue de faire rage, il est important de prendre un moment pour réfléchir aux faits et aux mythes qui entourent les camions électriques et leurs références écologiques. J'ai préparé un guide qui aborde certaines des idées fausses largement répandues sur ce sujet afin de vous aider à avoir une vision plus équilibrée du débat.
